Choix des plateaux Couleur Dimensions des alvéoles Substrat de culture Semences et ensemencement Choix de la semence Ensemencemen...
- Choix des plateaux
- Couleur
- Dimensions des alvéoles
- Substrat de culture
- Semences et ensemencement
- Choix de la semence
- Ensemencement des plateaux
- Lieu de germination
- Entretien des plants en pépinière
- Contrôle de la croissance des plants
- Arrosage des plants
- Fertilisation
- Traitements phytosanitaires
- La lutte chimique
- Transplantation
- Age des plants au repiquage
- Endurcissement des plants et acclimatation
- Moment de la plantation
1- Choix des plateaux
Le choix des plateaux doit être fait selon les exigences de la plante à produire.
Les plateaux en plastique sont les plus utilisés actuellement et peuvent avoir un effet sur la croissance et le développement du plant selon leurs caractéristiques :
Couleur
Les plateaux de couleur sombre absorbent mieux la chaleur, et les plants y poussent souvent plus vite que dans les plateaux de couleur claire.
Dimensions des alvéoles
La grosseur et la dimension des alvéoles influent sur le comportement du plant en pépinière et lors du repiquage, en particulier sur la précocité.
Les plateaux à alvéoles profondes où les plantules disposent chacune d’un plus grand volume de substrat, d’eau et d’éléments fertilisants, tendent à favoriser une croissance plus rapide sans risque d’étiolement ou de feutrage racinaire.
Cependant, malgré une fréquence d’arrosage moins élevée comparativement aux alvéoles peu profondes, les besoins globaux en eau sont plus grands.
2- Substrat de culture
Tout en étant économique, un bon substrat de culture doit assurer une bonne rétention en eau, une meilleure porosité, un bon état sanitaire, une faible concentration saline et un pH compris entre 6 et 7.
Les substrats à base de tourbe sont les plus utilisés et assurent aux plantes un meilleur drainage et une meilleure aération, ce qui favorise le développement des racines.
Le remplissage du substrat humide dans les alvéoles préalablement nettoyées avec de l’eau de javel doit être effectué minutieusement pour garantir une bonne germination.
3-Choix des semences
Il est recommandé de se procurer les meilleures semences des meilleures variétés indépendamment de leur coût qui ne représente finalement qu’une infime partie du coût de la production.
Les semences doivent être achetées en quantités suffisantes pour éviter leur stockage prolongé. Elles doivent être saines traitées au Thirame (2 g/ Kg), Manèbe 4 g par Kg de semences ou à l’eau chaude à 55°C pendant 20 minutes.
Enfin, les semences doivent présenter un taux de germination élevé de 90-100%.
Le choix des semences est lié principalement :
- Au besoin du client (producteur ou agriculteur)
- Type de culture visée
- Marché ciblé
- Rapport qualité/prix
- rendement et qualité de produit final (homogène, couleur, calibre ...)
- Résistance aux maladies (un point très important surtout pour les professionnels)
la meilleure façon pour faire un choix rationnel est de programmer de temps en temps des essais d'autre variétés afin de gagner du temps et minimiser les risques d’intégrer des nouvelles variétés.
4- Ensemencement des plateaux
La quantité de semences à utiliser dépend de l’espèce et de la variété.
Pour l’ensemencement des plateaux, il faut déposer la semence dans le substrat humidifié à raison d’une graine par trou, pratiqué à l’aide de la pointe d’un crayon. Les trous sont d’environ 5 mm de diamètre pour les petites graines (tomate, poivron, piment, aubergine) et de 10 mm pour les graines plus grosses (concombre, melon).
La graine doit être déposée correctement à une profondeur proportionnelle au type de la graine. Après l’ensemencement, on recouvre avec de la tourbe finement tamisée suivie d’un léger tassement. Cette précaution s’impose pour les semences de toutes les espèces légumières.
Une fois recouverts de tourbe tamisée, les plateaux sont placés sous serre sur des supports métalliques grillagés ou sur un film plastique étendu sur le sol et perforé en certains endroits pour éviter le contact direct des alvéoles avec le sol et en même temps faciliter l’évacuation des eaux de drainage.
Les plateaux sont ensuite arrosés avec de l’eau à température ambiante puis recouverts d’un film plastique blanc transparent en vue d’augmenter la température du substrat et de maintenir sa couche superficielle suffisamment humide jusqu’à la levée. Cette opération permettra de libérer facilement les cotylédons des enveloppes de la graine.
A noter que le détachement difficile des enveloppes provoque des déformations des feuilles cotylédonaires et entraîne une hétérogénéité de la croissance entre les plants.
6- Entretien des plants en pépinière
La première phase de développement des plants s’étend de la levée jusqu’au moment où commence l’endurcissement en vue du repiquage au champ.
Durant cette phase, les conditions d’environnement (température, ventilation, lumière), ainsi que les soins apportés (arrosage, fertilisation) influent sur la croissance et la qualité des plants.
Dès la levée, on procède à l’enlèvement du film plastique pour éviter les brûlures et déformations des plantules.
7- Contrôle de la croissance des plants
Les différentes espèces légumières réagissent différemment à la température. Les légumes de saison chaude (tomates, poivrons, aubergines et cucurbitacées) peuvent subir un « coup de froid » lorsqu’ils sont exposés pendant une période assez longue à des températures situées entre le point de congélation et 10 oC.
Ce stress thermique entraîne un ralentissement de la croissance qui peut se poursuivre longtemps après le repiquage au champ. Pour les légumes sensibles, il faut maintenir la température au-dessus de 10oC dans la serre.
Il est important de limiter la hauteur des plants parce que des plants longs et grêles résistent moins bien au stress une fois repiqués au champ.
L’allongement excessif de la tige est causé par les fortes chaleurs, l’excès d’arrosage et de fertilisation, et l’éclairage insuffisant.
8- Arrosage des plants
La qualité de l’eau d’arrosage peut affecter le comportement des plants en pépinière. Il est conseillé de faire une analyse minérale de l’eau pour prendre des mesures correctives ou carrément faire venir de l’eau d’ailleurs si l’eau est de mauvaise qualité. En effet, une eau de bonne qualité pour l’arrosage doit être caractérisée par un pH variant entre 5,5 et 6,5 et un taux faible de bicarbonates.
Ainsi, une eau avec 90 ppm de bicarbonates est une eau «douce» peu calcaire alors qu’une eau qui en contient 350 ppm est dite «très dure» très calcaire. Les deux eaux peuvent avoir le même pH mais l’ « adoucissement » de la deuxième demandera plus d’acide.
Le taux de bicarbonates idéal de l’eau d’arrosage doit se situer entre 60 et 100 ppm pour éviter l’addition des acides et les variations de pH après ajout de certains engrais comme l’ammoniaque. La charge nutritive de l’eau traduite par la conductivité électrique est un autre paramètre de la qualité de l’eau qui doit être compris entre 1 et 2 mmhos/cm.
Si l’EC est inférieure à 1, la nutrition des plants est insuffisante. Par contre si elle est supérieure à 2, il y aura un risque de brûlure des racines par l’excè de salinité. Il est préférable que l’eau d’arrosage ait une EC initiale inférieure à 0,6 mmho/cm car après ajout d’engrais, elle avoisinera 1,5 mmho/cm.
La température de l’eau doit être voisine de celle du substrat et jamais inférieure à 16°C. Il est aussi important de se méfier des tuyaux en plein soleil qui peuvent contenir une quantité d’eau chaude et de l’eau des puits qui peut être très froide. La quantité et la fréquence de l’arrosage varient selon le type d’alvéoles, le substrat utilisé, la ventilation de la serre et les conditions atmosphériques.
9- Fertilisation
Les cultures légumières ne réagissent pas toutes de la même manière aux engrais; il est donc nécessaire d’adapter le programme de fertilisation aux besoins de chacune. Ce programme agit sur la qualité du plant fini et son aptitude à la reprise au champ.
Un plant bien développé aura accumulé suffisamment de réserves nutritives pour assurer sa reprise rapide dans une large gamme de conditions de champ.
Généralement, on fertilise les plants de légumes avec un engrais soluble qu’on mélange à l’eau d’irrigation. Le tableau 6 donne la composition de plusieurs engrais recommandés pour la production de plants. Ces engrais varient par la forme et le pourcentage d’azote (N), de phosphate (P2O5) et de potasse (K2O) et d’oligo-éléments.
Les producteurs devraient utiliser des engrais dont la fraction azotée est principalement sous forme de nitrates et éviter les engrais à forte proportion d’urée. Les besoins en engrais varient selon:
- - la taille des mottes: les grosses mottes ont moins besoin d’engrais
- - la teneur fertilisante du substrat : on ajoute moins d’engrais à un substrat dont la teneur fertilisante est élevée.
Au début de la levée (juste après la germination), on recommande un arrosage avec un engrais à faible dose, soit 5 grammes d’ammonitrate et 5 gr de sulfate de potasse pour 10 litres d’eau une fois par semaine.
Dans le cas où les plants doivent être gardés plus longtemps en pépinière (forçage des plants), il faut enrichir le terreau au moment du rempotage, avec des engrais assimilables tels que le 11.15.15., ammonitrate 33% ou le sulfate de potasse 50 %.
10- Traitements phytosanitaires
La prévention des maladies doit être une priorité des soins apportés aux plants en pépinière. Les mesures fondamentales de lutte contre les maladies chez les plants en pépinière sont l’hygiène et le maintien de conditions d’ambiance qui s’opposent à leur développement.
Maintenir une bonne hygiène revient à:
- - Éliminer toutes les mauvaises herbes à l’intérieur et l’extérieur de la serre, car elles sont susceptibles d’héberger des organismes pathogènes.
- - Nettoyer les plateaux réutilisés d’une culture à l’autre par un des désinfectants comme le D.C.D. ou Virkon ou l’eau de Javel à 1% (les plateaux doivent ensuite être rincés à fond pour éliminer le chlore).
La lutte culturale consiste au choix d’un emplacement sain, propre, protégé par un filet «insect-proof». Il faut également assurer un contrôle rigoureux de l’ouverture de la serre et une ventilation suffisante qui favorise le brassage de l’air autour des plants (prévenir la plupart des maladies fongiques).
11- La lutte chimique
Les principaux parasites rencontrés en pépinière sont les fontes de semis, les pucerons, les larves de noctuelles, l’oïdium, etc. Les traitements préventifs à effectuer sont multiples et peuvent être réalisés à raison d’une fois par semaine.
- Pucerons: Méthomyl (30g/hl), Pyrimicarbe (37,5g/hl), Phosalone (60g/hl).
- Larves de noctuelles: Insecticides à base d’Endosulfan de méthomyl ou de methamidophos, etc.
- Oïdium : Bupirimate (50g/hl), Chinométhionate (7,5 g/hl), Dinocap (17,5 g/hl), Fénarime (2,4g/hl), Imazalil (10 g/hl), etc.
- Fontes de semis : captane ou ferbame
- Traiter de façon préventive (1fois/ semaine) par des fongicides à base de Manèbe ou de Mancozèbe ou encore mieux au Bénomyl pour éviter les maladies cryptogamiques.
12- Age des plants au repiquage
Du fait qu’elle conditionne la bonne reprise des plants et leur précocité, l’opération de transplantation de la pépinière vers la serre est très délicate. Aussi doit-elle être menée avec le maximum de soin.
L’âge optimal des plants est en fonction de l’espèce cultivée mais aussi de la taille d’alvéole utilisée.
13- Moment de la plantation
C'est la partie la plus importante pour le pépiniériste et pour le producteur.
La plantation importante pour le pépiniériste
Car pour lui c'est la dernière phase de la livraison et le déroulement de cette partie dans de bonnes conditions garantie, en plus, la qualité des plants.
La plantation importante pour producteur
Car pour lui c'est le début de la campagne et une bonne plantation veut dire moins des manquants et moins de changements des plants et aussi moins de maladies.
Recommandations
Alors pour passer la partie de la plantation dans de bonne condition on vous propose ces conseils :
- - Il est recommandé de procéder à la plantation par temps couvert et humide ou en fin de la journée.
- - Éviter les coups de chaleur.
- - Après la plantation, la terre doit être tassée mais sans excès.
- - Les mottes doivent être bien enterrées pour éviter leur dessèchement au contact de l’air.
- - Procéder à une pré-irrigation avant la plantation.
14- Endurcissement des plants et acclimatation
L’endurcissement des plants est une étape importante, en particulier lorsque les conditions d’élevage des plants sont très différentes de celles du lieu de plantation (température, humidité).
C’est une opération qui doit être pratiquée une semaine environ avant la plantation et consiste à habituer les plants à une température et une humidité plus basses que celles dans lesquelles ils ont été élevés. Ce qui permet de réduire le choc physiologique à la transplantation.
En vue d’habituer progressivement le jeune plant à son nouveau milieu de vie, il faut :
C’est une opération qui doit être pratiquée une semaine environ avant la plantation et consiste à habituer les plants à une température et une humidité plus basses que celles dans lesquelles ils ont été élevés. Ce qui permet de réduire le choc physiologique à la transplantation.
En vue d’habituer progressivement le jeune plant à son nouveau milieu de vie, il faut :
- - réduire la température de la serre,
- - réduire l’arrosage pour provoquer un léger flétrissement des plants,
- - ne pas cesser de fertiliser pour ne pas induire des carences et retarder le repiquage au champ
- - exposer les plants aux conditions extérieures pendant quelques jours avec plus de précautions.
- Agriculture du Maghreb n°39 de Novembre 2009 par Sedki M. et Mimouni A. (Centre régional de la Recherche Agronomique
Agadir) - medsedki@yahoo.fr